& les Chroniques
Express
Garbage
"Let All That We Imagine Be the Light"
DATES | Sorti le 30/05/2025 | Publié le jeudi 11 septembre 2025
ET ALORS | Cela fait trente ans que nous écoutons inlassablement les disques de Garbage, véritable trait d'union entre les productions calibrées pour les radios et celles que nous estimons plus volontiers enregistrées rien que pour nous. Trente ans que l'idée de départ de Butch Vig, Duke Erikson et Steve Marker, à savoir mettre les lois de la science du remix au service de leurs compositions, a sublimé les chansons du groupe. Quant à Shirley Manson, elle n'a jamais cessé de jurer tout son saoul. S’il y a eu une constante, c’est bien cette aptitude à composer des chansons d’une modernité insolente, en offrant à chacune une super production ridiculisant les standards actuels. Cet album est une fois encore une collection de chansons parfaites et fières de l’être, à la croisée des chemins de l'électro et du rock, s'ouvrant par le single "There's No Future In Optimism" et passant par les torturés "Hold" et "Have We Met (The Void)", avant de faire une pause sous le lumineux et très électronique "Sisyphus". Sans tabou, et à l’évidence inspiré par la récente opération de sa chanteuse, le disque se termine par une ode à un célèbre antidouleur. Notons que sur "Get Out My Face Aka Bad Kitty", les Américains se permettent un riff de basse que n’aurait pas renié Peter Hook. À l’heure où le groupe suggère que sa tournée actuelle pourrait être la dernière, si cet album doit également être le dernier, nous sommes admiratifs devant une telle élégance et une telle sincérité.
VOUS
LECTEURS
PRÉMO
18/20
White Lies
"As I Try Not To Fall Apart"
DATES | Sorti le 18 février 2022 | Publié le mardi 22 mars 2022
POURQUOI | White Lies
ET ALORS | Au rythme très bien calé d’un album tous les trois ans, les White Lies savent prendre le temps, sans se brusquer, de composer et d’enregistrer des chansons aux couplets accrocheurs et aux refrains fédérateurs, avec l’aisance de ceux qui savent pertinemment que nous allons les fredonner pendant des mois dans les situations les plus banales possibles du quotidien. Avantagés par une section rythmique au groove assez unique, avec cette frappe vigoureuse et tellement minutieuse, tout en rondeur, et cette basse dont le coeur vrombit comme un moteur six cylindres, les Anglais enchaînent les titres comme autant de singles potentiels, appliqués ou décontractés. "As I Try Not To Fall Apart", leur sixième album, fait honneur à la discographie déjà riche d’un trio auquel il faut bien reconnaitre le goût du risque, et qui a très bien su, dès son second album "Ritual", se libérer de la formule un poil étriquée élaborée à ses débuts. Ce nouveau disque regroupe dix titres dont on mesure pleinement le soin apporté aux arrangements et à la production impeccable, afin qu’aucun ne ressemble à un autre, tout en gardant une cohésion parfaite. Un magnifique disque de pop rock comme on les adore : inspiré, varié, intelligent et sacrément addictif.
CONNEXE | Pop | Rock | Angleterre
VOUS
LECTEURS
PRÉMO
16/20
White Canyon and The 5th Dimension
"Spectral Illusion"
DATES | Sorti le 2 avril 2021 | Publié le vendredi 6 août 2021
ET ALORS | Inutile d’y aller par quatre chemins : "Spectral Illusion", le très addictif second album de White Canyon and The 5th Dimension est un authentique album de guitares, tour à tour domptées et douces, puis sauvages et rugueuses, qui serpentent sur le sinueux chemin du rock psychédélique et du post punk minimal que le groupe s’est choisi. C’est un album qui se faufile entre mystère et mystique, qui parle de légendes et de l’au-delà, de fantômes, de spectres et de serpent qui se mord la queue, et dont la pochette illustre à merveille le propos. Dans cette brume orchestrée par les guitares nerveuses et les cymbales d’une batterie bestiale, l’on croit reconnaître la voix de Jim Reid sur une obscure face B compilée sur le "Barbed Wire Kissed" de The Jesus and Mary Chain. Mais "Spectral Illusion" sait être autre chose de plus sournois, de plus inquiétant et de plus perçant aussi, grâce à cette rythmique qui semble se caler sur le souffle court d’un animal nocturne en chasse, comme sur le magnifique "Endless Sea" de neuf minutes. Organique, impulsive et instinctive, telle est la musique de ce duo brésilien mixte extrêmement discret mais diablement efficace, capables de produire un disque surprenant, si mystérieux, lancinant et enivrant.
VOUS
LECTEURS
PRÉMO
16/20
FILTRES | te | Rock